Aller au contenu

Jacques SEMELIN

Jacques SEMELIN

La survie des juifs en France

Persécutions et entraides dans la France occupée : comment 75 % des juifs de France ont échappé à la mort

« Dans certains pays, les Français ont la réputation d’être antisémites », écrit Jacques SEMELIN, dans « La survie des juifs en France, 1940-1944 ». Le but de son étude précise est de montrer que la France en tant que nation mérite plus de crédit, car elle a contribué à sauver la majorité de sa population juive de la mort pendant l’occupation allemande.

Au terme d’une enquête de plusieurs années, riche de témoignages et d’archives, un historien de renom du génocide revient sur les réponses françaises aux tentatives d’extermination du peuple juif par les nazis. Une société plurielle et changeante, où la délation coexiste avec l’entraide, où l’antisémitisme n’empêche pas la solidarité des petits gestes.

 

 

La description

Entre la défaite française en 1940 et la libération en 1944, les nazis ont tué près de 80 000 Juifs français et étrangers. Depuis cette époque, cette tragédie est bien documentée. Toutefois il y relate d’autres récits – celles négligées par les historiens.

75 % des juifs français ont échappé à l’extermination, tandis que 45 % des juifs de Belgique ont péri, et aux Pays-Bas, seuls 20 % ont survécu.

 

Les nazis étaient déterminés à détruire les Juifs à travers l’Europe et le régime de Vichy a collaboré à leur déportation de la France. Alors, quel est le sens de cette exception française ?

 

Jacques SEMELIN met en lumière cette « énigme française » en brossant un tableau radicalement inconnu de la France occupée. Son portrait est riche et impartial d’une société complexe et en mutation, où assistance et information de ses voisins allaient de pair, et où de petits gestes de solidarité se mêlaient confortablement à l’antisémitisme.

Sans craindre l’horreur des crimes de l’Holocauste, cet ouvrage fondamental donne une nouvelle perspective à notre histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Publié en France en 2013, ce livre a suscité beaucoup d’émotion, car il semblait à beaucoup qu’il atténuait les graves injustices perpétrées par le gouvernement de Vichy et de ses partisans. C’est peut-être pour cette raison que l’édition actuelle anglaise compte environ 500 pages de moins que l’original et contient une nouvelle préface de l’éminent historien de l’Holocauste, Serge Klarsfeld. Néanmoins, la thèse de M. SEMELIN reste franche : « La société française a agi comme une sauvegarde » contre les efforts meurtriers des nazis. Les innombrables actes de « micro-résistance », de « résistance civile » ont créé un « réseau de relations sociales favorable » qui a profité à la plupart des Juifs.

En fin de compte, Monsieur SEMELIN nous sollicite — les lecteurs non français en particulier — d’être moins disposés à juger tous les Français de ce qui est arrivé aux Juifs vivant en France pendant l’occupation. Ce qui s’est passé dépend du lieu et du moment où il s’est produit, a-t-il stipulé, plutôt que des particularités générales du caractère français ou de sa prétendue propension à l’antisémitisme. À plusieurs reprises, Jacques SEMELIN, bien qu’il ne défende pas les dirigeants du gouvernement de Vichy, souligne que « l’antisémitisme de Vichy n’était certainement pas identique à celui des nazis ».

Enfin, la question la plus évidente : comment les autorités — allemandes et françaises — ont-elles encore réussi à assassiner 80 000 Juifs, dont 11 000 enfants ? Ce débat persistera.

 

Désobéir, c’est franchir une ligne symbolique, assumer l’angoisse de la mort. J. SEMELIN

 

Auteur

Jacques SEMELIN est professeur émérite d’histoire et de sciences politiques à Sciences Po, au CERI, au CNRS, à Paris, et se concentre sur l’Holocauste et la violence de masse, ainsi que sur la résistance et le sauvetage civils. Il est l’auteur du classique Unarmed Against Hitler : La résistance des civils en Europe, 1939-1945, et Purify and Destroy : les usages politiques du massacre et du génocide.

Thèmes de Recherches

 

Il est fondateur en 2008 à Sciences-Po Paris de l’encyclopédie en ligne des violences de masse : http/www.massviolence.org

Génocide, Mémoires et politiques du passé, Genocide, Memory and politics of the past

 

Recherches en cours

Études des « freins » socio-politiques au génocide : le cas de la France 1940-1944 ; Rhétoriques savantes, rhétoriques militantes autour de la notion de génocide ; Les excuses en politique étrangère : le cas de la France, perspectives comparatives

 

DERNIÈRES PUBLICATIONS

 

PUBLICATIONS EN LIGNE SUR LE SITE DU CERI